On ne badine pas avec l'amour et autres draculeries
On me demande de plus en plus souvent si ça avance, Dracula. Les répétitions, tout ça... Non, pas de répétitions encore, les répétitions, avec un peu de chance, s'il y a du monde disponible, ça commencera en juin, mais le gros du travail, comme d'habitude, ce sera juillet. Et ce sera à fond, tous les jours. D'ici là, mille détails à régler, à affiner, à anticiper. Ce week-end, c'était la fête du 1er mai à Cluis, où, pour une fois, je n'ai pas mis les pieds, invitations ailleurs, mais je sais que mes petit(e)s camarades ont commencé la pub, merci à eux, à elles. De mon côté, j'ai recueilli les listes de comédiens envoyées par les uns et les autres et je sais maintenant que j'ai assez de bonnes âmes pour jouer la pièce. Quelques incertitudes majeures ont été levées, je suis soulagé, place à la rêverie du spectacle. Oui, je dis bien la rêverie, car la pièce, je dois la rêver, tous les jours, en visualiser les atours et les ombres, en imaginer les noeuds et les rythmes.
Et pour cela, je continue aussi de me nourrir à des oeuvres qui n'ont a priori pas grand chose à voir avec mon sujet.
Ainsi j'ai visionné On ne badine pas avec l'amour, la pièce de Musset, mise en scène par Gérard Gélas. Une captation accompagnée d'un DVD d'entretiens avec Gélas lui-même, ses comédiens et ses techniciens, avec une étude destinée aux enseignants. Edition du CRDP d'Aix- Marseille que je conseille à tous ceux qui s'intéressent aux coulisses et à la fabrique d'un spectacle. Qu'en ai-je retenu pour mon propre usage ? Ceci que l'imaginaire du spectateur, pour se déployer, n'a pas besoin d'un décorum extravagant. J'en étais déjà amplement persuadé, mais la rigueur minimaliste de Gélas (trois praticables en forme de pont reconfigurables à volonté) me détermine encore plus à dépouiller la scénographie de Dracula. Je comptais installer trosi plateaux de jeu, et je pense maintenant qu'il n'y en aura plus que deux, l'un proche du public, assez vaste, un autre devant la Maison du Seigneur. Les autres espaces seront investis bien sûr, mais resteront vierges de tout plateau. Ce qui conduira à des changements à vue, mais cela ne sera pas une nouveauté à Cluis (pour Robin des Bois , la table de l'auberge était transportée par toute l'équipe des acteurs de la scène puis pareillement évacuée).
Je m'alimente aussi à des sources moins prestigieuses. M'étant abonné au fil Twitter du site Vampirisme.com, j'ai découvert par ce biais un article de Frédérick Durand, qui présente des collections de littérature fantastique des années 60. C'est somptueusement kitsch, comme en témoigne ce seul exemple :
Le billet en présente bien d'autres. Courez-y, bloodsuckers.